L'Inédit

par notreHistoire


Société des Nations

Photographie stéréo sur verre, cliché d'amateur, vraisemblablement fin des années 1930.

Coll. J. Mercier/notreHistoire.ch

Nous ouvrons par ce premier article une série consacrée aux liens entre la Société des Nations et Genève. Cette série est conçue en partenariat avec les Archives des Nations Unies à Genève, qui ont publié sur notreHistoire.ch des documents, principalement des photographies, sources du travail des historiens et des journalistes que L’Inédit réunit pour l’occasion. Cette collaboration qui nous réjouit entre les Archives des Nations Unies à Genève, notreHistoire.ch, L’Inédit et les Archives de la RTS s’inscrit dans le cadre du centenaire de la création de la Société des Nations. (réd.)

La construction du Palais des Nations à Genève représente dans l’histoire de l’architecture mondiale un moment clé. En effet, la procédure lancée pour sa réalisation aboutit au refus du projet présenté par l’architecte suisse Le Corbusier, pourtant retenu parmi les finalistes. A la place est édifié un bâtiment monumental à l’esthétique extrêmement classique. La Société des Nations manque ainsi l’occasion de marquer sa création par une œuvre d’avant-garde, porteuse d’ambitions nouvelles pour le XXe siècle.

Le traité de Versailles qui boucle les comptes de la Première Guerre mondiale en 1919 invente l’idée de Société des Nations et élit comme siège la ville de Genève. Une assemblée générale des Etats membres est déjà prévue pour l’année suivante et Genève doit aménager dans l’urgence les infrastructures pour en assurer l’accueil. La gare Cornavin est modernisée, un champ d’aviation, qui deviendra aéroport, est créé à Cointrin et une station radio est même montée par la maison Marconi. Pour y installer son administration, la SDN rachète au bord du lac l’ancien hôtel National, qui sera rebaptisé palais Wilson à la mort du président américain en 1924.

Projet d'architecture défendu par Le Corbusier, 1927

Coll. Archives des Nations Unies à Genève/notreHistoire.ch

Cependant, très rapidement, l’ancien hôtel se révèle trop étriqué. Dès 1926, la SDN décide de lancer un concours pour la construction d’un immeuble qui lui soit entièrement dédié. Le site de la Perle du Lac est d’abord choisi comme lieu d’implantation. Il offre en effet un environnement idyllique au bord du lac avec vue sur les Alpes. Un concours international est annoncé, auquel répondent 377 projets. Le jury est complètement débordé. Tout le monde veut en être. Alors que seules 19 planches étaient demandées, certains envoient des caisses pesant plus de 800 kilos. Il n’y a pas assez de place pour accrocher tous les dessins. Il faut monter dans l’urgence un bâtiment provisoire sur la plaine de Plainpalais pour pouvoir tout exposer.

Le Corbusier combatif

Le jury y passe deux semaines en discussion, mais, malgré tout, n’arrive pas à se mettre d’accord. Aucun premier prix n’est décerné. Il semble que les conflits entre les tenants de la modernité et les esprits plus conservateurs soient arrivés à un blocage complet. Les procès-verbaux des débats ont malheureusement disparu ! En guise de compromis, le jury décerne des primes à toute une série de projets considérés comme de premier rang, parmi lesquels celui de Le Corbusier et de son cousin Pierre Jeanneret. Il aurait eu beaucoup de partisans pour le premier prix, mais il aurait été écarté de la victoire sous prétexte que les dessins n’étaient pas été exécutés à l’encre de Chine, comme exigé…

Projet des architectes Hannes Meyer et Hans Wittwer pour le Concours du Palais des Nations. 1927.

Coll. Archives des Nations Unies à Genève/notreHistoire.ch

Le Corbusier ne s’avoue pas vaincu pour autant et, au contraire, contre-attaque, lançant une polémique qui fait flèche de tout bois. Il publie lettres ouvertes à la SDN et mobilise tous ses amis pour qu’ils le soutiennent dans la presse.

De guerre lasse, les autorités de la SDN décident de reprendre les choses en mains et forme un comité de cinq technocrates pour aller de l’avant. Un coup de théâtre remet alors tout en question. Le millionnaire John D. Rockefeller fait don à la SDN du financement nécessaire à la réalisation d’une grande bibliothèque. Avec cette adjonction, le terrain de la Perle du Lac s’avère trop étroit. Il faut trouver un autre site. Le domaine de l’Ariana, légué à la Ville par Gustave Revillod, se prête bien à un projet de plus grande ampleur, tout en conservant une orientation favorable sur le lac et le panorama alpestre. Héritière de Revillod et grande promotrice de l’avant-garde artistique, Hélène de Mandrot obtient que Le Corbusier soit associé aux réaménagements du parc. C’est elle, en effet, qui a organisé en 1928 le premier Congrès international d’architecture moderne (CIAM) dans son château de La Sarraz. Cependant, les propositions de Le Corbusier ne sont pas retenues dans le projet final. Se sentant spolié, celui-ci attente un procès à la SDN pour plagiat et demande un dédommagement de 1 million de francs. L’affaire demeurera sans suite.

Photomontage représentant le projet du Palais des Nations (carte postale, avant 1935).

Coll. Bibliothèque de Genève/notreHistoire.ch

Versailles sur Léman

Pour finir, une équipe d’architectes est formée avec les meilleurs candidats du concours. Parmi ceux-ci, se trouvent le français Henri-Paul Nénot et le suisse Julien Flegenheimer. Nénot est diplômé en 1872 et fut un collaborateur de Charles Garnier. C’est dire s’il appartient à une autre époque. Associé à Nénot, Flegenheimer est l’auteur de la reconstruction de la gare Cornavin, ce qui lui confère un plus grand caractère de modernité. Le chantier débute en 1929 et s’éternise jusqu’en 1936, avec de nombreuses lenteurs dues à l’augmentation des coûts et à de multiples modifications demandées en cours de chantier. Le résultat est un immeuble d’une ampleur considérable, d’une taille comparable à celle du château de Versailles, qui fut longtemps le plus grand bâtiment du monde.

Le chantier du Palais débute en 1929 et durera sept ans.

Coll. Archives des Nations Unies à Genève/notreHistoire.ch

Son architecture monumentale reprend sous forme simplifiée les canons de l’esthétique classique, faite de symétrie, de hiérarchie des niveaux et d’équilibre des proportions. Ce style va s’imposer en Europe dans les années 1930, sonnant le glas des avant-gardes des années 1920. Cependant, l’architecture moderne aura sa revanche en 1952 avec la construction du Siège des Nations unies à New York, œuvre d’une équipe de onze architectes, dont Le Corbusier. ■

A consulter également sur notreHistoire.ch

D’autres documents sur le Palais des Nations, notamment des photos intérieures

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Bombardement de Porrentruy 24 avril 1917

Peu après 21h.30, ce mardi 24 avril 1917, des bombes explosent dans la partie ouest de Porrentruy.

Coll. P.et J. Schaller/notreHistoire.ch

Coup de tonnerre sur Porrentruy. Une énorme détonation, entendue jusqu’à 15 kilomètres à la ronde, retentit peu après 21h30 le mardi 24 avril 1917. Les habitants, équipés de lanternes et de bougies, affluent dans les rues pour découvrir ce qui se passe. Des bombes sont tombées à l’extrémité ouest de la ville jurassienne. La maison la plus atteinte est celle de Jules Theurillat, fabricant d’horlogerie. Le toit a volé en éclats. La route est couverte de tôle et de tuiles. Des planches sont perchées dans les arbres. Il y a un cratère dans le sol du jardin.

A l’intérieur de la maison, c’est le chaos: fenêtres brisées, portes enfoncées, parois arrachées, meubles éventrés. Un journaliste y pénètre pour constater les dégâts et recueillir les témoignages des habitants. Madame Theurillat, qui cousait au rez-de-chaussée, a été projetée contre le fourneau. Au premier étage, où loge une famille de locataires, les enfants pleurent. Quant au dernier étage, hébergeant une troisième famille, ses plafonds se sont effondrés. Le père est couvert de poussière, le visage défait et taché de sang. Plusieurs personnes ont été blessées, heureusement sans gravité. De l’avis de tous, c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de morts.

La maison la plus touchée est celle de la famille Theurillat.

Coll. P. et J. Schaller/notreHistoire.ch

Le souffle de l’explosion a aussi endommagé une trentaine d’autres bâtiments dans le voisinage. D’aucuns supposent que c’est la fabrique d’horlogerie de Monsieur Theurillat, à 20 mètres de là, qui était visée car elle fabriquait des composants de munitions depuis quelque temps. Au lendemain des faits, la nationalité de l’avion n’est pas encore connue. Mais la presse jurassienne a déjà son opinion sur l’origine de cet «oiseau de malheur»: «On a le sentiment chez nous que l’on en veut à notre ville, dont les habitants sont notoirement connus comme n’ayant qu’une sympathie très limitée pour certains belligérants. (…) Nous n’avons pas besoin d’éclats de bombes avec inscription gothique pour le désigner et le maudire.»

Déjà plusieurs bombes allemandes

Il faut dire que Porrentruy reçoit des bombes pour la troisième fois depuis le début de la Première Guerre mondiale, après les précédents de septembre 1915 et de mars 1916. La Chaux-de-Fonds a elle aussi vécu un tel événement en octobre 1915. À chaque fois, c’étaient des avions allemands. La région était particulièrement énervée après les bombes de 1916. D’autant que les autorités fédérales avaient alors commis une grosse boulette: «on suppose que l’avion était français», avaient-elles glissé prématurément dans un communiqué de presse, sans attendre le résultat l’enquête. Le Jura, où un fort antigermanisme se mêlait à une opposition aux pouvoirs fédéral et bernois, s’était étranglé devant cette faute diplomatique et cette erreur de jugement.

Certains supposent que la fabrique de montres située à 20 m. de la villa Theurillat était visée.

Coll. P. et J. Schaller/notreHistoire.ch

Et en effet, en 2016, l’enquête avait montré rapidement que les débris des bombes portaient des inscriptions en allemand. L’Allemagne avait admis son tort et promis des indemnités. La polémique fut toutefois grande. La presse romande était exaspérée que des aviateurs soient «assez imbéciles pour ne pas distinguer nos frontières». Et d’ajouter que l’explication fournie – une confusion avec Belfort – semblait peu crédible, plus de 30 kilomètres à vol d’oiseau séparant les deux villes, et Belfort étant six fois plus grande. De plus, Porrentruy était bien illuminée, contrairement aux localités françaises proches de la frontière, soumises au couvre-feu.

Les satiristes avaient dénoncé avec ironie, notamment sur des cartes postales illustrées, l’impuissance à se défendre contre les bombardements. L’une d’elle représente Porrentruy et des soldats suisses à la frontière. Ils brandissent des lampions et leurs fusils sont posés au sol, alors qu’un avion allemand s’approche. Et sous l’image: «Comme ça y n’pourra se tromper.» Au verso se trouve une version détournée d’une chanson française de 1885, «C’est un oiseau qui vient de France». Les paroles originales racontent l’occupation de l’Alsace par l’Allemagne, et l’espoir suscité par l’arrivée d’une hirondelle depuis la France. Le texte, transformé, évoque un avion allemand attaquant le Jura:

«Près de la frontière helvétienne,
Chaque fois qu’un avion viendra,
Afin qu’il ne nous violât pas
Aussitôt on allumera Quelques lanternes vénitiennes.»

Mais la France avoue…

Cependant, après les bombes de 1917, le représentant de l’Allemagne à Berne affirme que tous les avions allemands de la Haute Alsace étaient déjà rentrés à 20h., tandis qu’un avion français avait lancé des bombes vers Altkirch vers 22h. Les Jurassiens et les Romands ne veulent pas croire à la responsabilité française. Et pourtant… la réponse tombe début mai: la France avoue une méprise de la part d’un de ses avions. Elle présente ses excuses et annonce des indemnités. L’affaire est réglée rapidement. Cette fois, plus de polémique en terres romandes. Les cartes postales éditées pour documenter l’événement restent très factuelles. Et voici un commentaire du journal Le Jura: «Les pangermanistes se réjouiront à la pensée que l’exploit du 24 avril est dû à un Français. Tout beau, les Allemands en ont assez à leur passif pour qu’ils s’abstiennent de s’applaudir de n’être pas les auteurs de ce dernier attentat.»

Porrentruy n’en a pas fini avec les bombes. Elle en reçoit encore en mars 1918. D’autres localités suisses ont aussi été touchées les mois précédents: Menziken (AG) et Muttenz (BL) en décembre 1917, ainsi que Kallnach (BE) en janvier 1918. La France assume la responsabilité de ces quatre cas. A l’été 1918, une revue berlinoise raille les journaux romands, les jugeant excessivement indulgents envers les Français à la suite de ces événements: «Si des aviateurs allemands avaient commis ces actes, la presse romande aurait pour le moins demandé que l’on déclarât la guerre à l’Allemagne.» La Gazette de Lausanne dénonce le «monumental toupet» de cet article. Il subsiste un doute, même pour les bombes dont la fabrication française a été établie, dit-elle; car il semble que pour deux des cas, le gouvernement n’a pas eu de preuves que le coupable était français. De plus, l’Allemagne n’a pas été en reste en matière de violations, rappelle-t-elle.

Entre 1914 et 1918, la Suisse a enregistré environ un millier de violations de frontière. Parmi les 800 cas concernant l’espace aérien, 74 ont eu lieu en Ajoie. ■

Source:

Article «31 mars 1916: Porrentruy sous les bombes», par l’historien Alexandre Elsig dans les «Actes de la Société jurassienne d’émulation», 2016.
Dictionnaire historique de la Suisse
Archives 1916, 1917 et 1918 de L’Impartial, Le Jura, La Gazette de Lausanne, Journal de Genève

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Coll. L'Inédit/notreHistoire.ch

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Tour à Fribourg

Photo Robert Walker, coll. NH/notreHistoire.ch

Prolongez les Journées du patrimoine 2020, qui se sont tenues ce week-end sur le thème de la verticalité, avec un article consacré à une tour qui a tout d’une grande, mais dont on parle peu: le plus petit gratte-ciel de Suisse érigé à Fribourg. Vous pouvez retrouver l’ensemble de cette série en cliquant ici.

Droit vers le ciel, c’est la direction originelle de Fribourg. L’historien de l’art Marcel Strub l’avait noté : « Un tel lieu devait voir fleurir avec bonheur un style aussi vertical (…) que le gothique », et de fait la ville grandit en se hérissant de tour et de clochers jusqu’à ressembler, selon le même auteur, à « un carré de pertuisaniers ». Certes, de nouveaux quartiers vinrent s’étager au-dessus du bourg primitif, mais dans le regard des visiteurs comme dans l’esprit des habitants la cité culminait avec la tour de Saint-Nicolas. Viser plus haut ? Quasiment un blasphème.

L’industrie s’y hasarda pourtant, autour de 1900, en proposant de nouveaux signaux d’altitude, les cheminées de brique du plateau de Pérolles : brasserie du Cardinal, chocolaterie de Villars. Suivraient les silos, massifs. Mais il fallut attendre les années 1970 pour que les 18 étages de l’Eurotel renvoient les élancements gothiques dans les profondeurs du passé. Désormais, les citadins pourraient loger dans des immeubles-tours, voire des silos agricoles transformés, et Pérolles pourrait se prendre pour Manhattan. Mais on savait depuis quarante ans que ces temps verticaux pourraient advenir. En 1932, Fribourg avait élevé le plus petit gratte-ciel du pays. Adresse : rue Frédéric-Chaillet, numéro 7. Il s’agissait tout de même d’une première, avec ses neuf étages, d’un geste annonciateur de modernité. Les citadins le baptisèrent spontanément « tour Pizzera », du nom de l’entrepreneur, un Neuchâtelois.

Un sculpteur, un romancier, un maître de ballet

Les architectes, Léonard Dénervaud et Georges Schaller, étaient bien d’ici. Leur bureau existait depuis 1928, et dans la décennie suivante ils gratifièrent la ville de constructions aux lignes sobres, aux formes pures, dans l’esprit de la Nouvelle Objectivité et le sillage d’un plasticien comme le Genevois Maurice Braillard. Rue Chaillet 7, la façade lisse est strictement symétrique, sans ornement chichiteux. De part et d’un axe étroit, vitré, encastré sur toute la hauteur, s’ouvrent à chaque étage un balcon en retrait et une fenêtre aux proportions semblables.

Est-ce la qualité de l’architecture qui peupla d’artistes les appartements, faisant de la tour un petit centre culturel avant la lettre ? Le peintre Buchs y installa son atelier, le sculpteur Antoine Claraz y logea, comme le maître de ballet Jean Dousse ou le romancier Marc Waeber. Deux corps de musique, la Landwehr et l’Union instrumentale, venaient au pied du bâtiment donner l’aubade à leurs directeurs Oscar Moret et Paul Mossu, ou sonner la diane au matin de la Fête-Dieu. La boulangerie Hauser, au rez-de-chaussée, assurait la survie de tous. Telle s’élève la tour Pizzera dans mes souvenirs d’enfant.

L’immeuble était d’autant plus impressionnant qu’il s’élevait en bordure d’un profond ravin (Strub encore : « On retrouve infailliblement l’aspect vertigineux qui enchanta les Romantiques »), couvert d’une sauvage végétation. La tour fait aujourd’hui petite figure, mais à l’époque elle surplombait avec orgueil un dense quartier. Elle était flanquée, de chaque côté, par un immeuble allongé haut de quatre étages; en face, un bloc locatif en U entourait une cour herbue plantée en son centre d’un marronnier. Il y avait ainsi de la verdure devant et derrière, et surtout de l’espace pour les jeux des enfants, bientôt remplacés – hélas – par des parc à voitures. Seul reste interdite aux bagnoles, aujourd’hui, la minuscule esplanade servant de perron à la tour Pizzerra. Mais une pancarte interdit d’y jouer. ■

A consulter également sur notreHistoire.ch

D’autres documents sur les gratte-ciels de Suisse romande ainsi sur le #Verticalchallenge lancé à l’occasion des Journées du patrimoine 2020

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