« On doit être à genoux, on doit dire merci à l’univers, à Dieu, qu’on ait pu préserver ça! » Franz Weber le dit sans détour dans ce reportage de la RTS qui lui est consacré le 1er mars 2008 : le sauvetage de Lavaux est presque miraculeux.
Franz Weber n’a pas attendu le déferlement de la « vague verte » pour se soucier de la préservation de l’écosystème et de la biodiversité qu’il couplait, justement, à son désir de sauvegarder la beauté des paysages et le patrimoine historique. Personnage d’exception, il a été hors de son époque, à contre-courant, le plus souvent seul dans ses combats mais a pu aussi compter sur l’engagement de sa femme et de sa fille. Il fut l’un des premiers à penser l’écologie alors que la vision dominante d’alors, biberonnée aux thèses productivistes et socialo-capitalistes, encourageait le bétonnage à tout va avec l’entière approbation de la majorité agissante.
C’est cette constance, cette intégrité et cette permanence des choses qui font de lui un être d’exception et d’excès, cela va de paire, bien entendu. L’écrivain valaisan Slobodan Despot, qui fut son porte-parole, dit de lui : « Il n’est pas d’être plus émotif que les vrais héros. Leur pathos est la risée des médiocres et la barre d’uranium de leur réacteur à exploits ».
Aujourd’hui, grâce à Franz Weber, nous pouvons jouir paisiblement de la beauté de Lavaux, classé au patrimoine de l’UNESCO, des paysages montagneux de l’Engadine, du site archéologique de Delphes, des Baux-de-Provence, du monastère serbe de Studenica…
La cohérence des luttes
Ce combat pour la sauvegarde des paysages et des vestiges historiques est couplé à un autre combat, que sa fille Vera poursuit, pour les droits des animaux. Comme si les deux étaient intimement liés. Et ils le sont!
Insulté, calomnié, sans cesse attaqué, jamais Franz Weber n’a rompu. Toujours fidèle à ses idéaux, dans un respect total de la nature, des êtres et du vivant, il fut le premier à faire le lien entre sauvegarde du patrimoine, écologie et défense de la cause animale. En précurseur, il a accompli cette synthèse, trente ans avant les mouvements écologistes et animalistes.
Ainsi, depuis des décennies, la famille Weber s’essaye à recoudre inlassablement l’unité perdue de notre monde. Franz Weber, de par son ultra-sensibilité, avait perçu dans sa chair l’urgence de la catastrophe et a vu le probable naufrage de notre société. ■
Référence
Citation de Slobodan Despot tirée de « Memoriam Franz Weber (1927-2019) , dans L’Antipresse, 7 avril 2019.
A consulter également sur notreHistoire.ch
Voir le reportage de la RTS du 1er mars 2008
Une série de vidéos d’archives de la RTS consacrée à Franz Weber
Lavaux en images d’hier et d’aujourd’hui