Datée
des environs de 1910, cette photographie montre l’école de la rue Bautte à
Genève, appelée aussi parfois école de la Gare, école du boulevard James-Fazy
ou école de Saint-Gervais. Cette école est construite en 1867 par l’architecte
Jean Franel. Déjà auteur de l’école des Pâquis en 1863, conçue sur le même
modèle, Franel signe également à Genève l’université des Bastions, avec Joseph
Collard et Francis Gindroz, et le monument Brunswick.
L’école
est édifiée à l’emplacement des anciennes fortifications, démolies à partir de
1850. Avec l’arrivée du chemin de fer, le quartier de Saint-Gervais connaît un
fort développement et exige la réalisation de nouvelles infrastructures
scolaires. Sur la photo, apparaît du reste tout à gauche un mur de soutènement
destiné à la voie du train.
Un espoir: passer par les combles
Le plan
de l’école adopte la forme d’un H. La partie visible sur la photo se répète de
manière parfaitement symétrique, dans le sens de la longueur et de la largeur,
à l’arrière. En fait, il s’agit de deux bâtiments semblables accolés dos à dos,
marquant une stricte ségrégation des sexes, l’un des bâtiments étant réservé
aux garçons et l’autre aux filles. Chaque partie détient sa propre entrée,
opposée l’une à l’autre. On voit ici la partie dédiée aux filles. Chaque partie
est organisée exactement de la même manière, mais de façon inversée, et possède
sa propre cage d’escalier. A moins de passer par les caves ou les combles, les
élèves des deux sexes n’ont absolument aucune occasion de se croiser.
Les
façades se caractérisent par leurs grandes fenêtres cintrées, dans le style
néoclassique, simple et rigoureux, souvent utilisé pour signaler les édifices
publics. Le grand développement des façades, avec son corps central et ses deux
ailes, répond aussi aux préoccupations hygiéniques de l’époque. Il permet en
effet d’apporter un maximum de lumière et d’aération dans les classes. La
façade visible sur la photo ne présente plus le même aspect aujourd’hui. En
1994, un très vaste couvert, en verre et métal, y a été ajouté.
Une loi fédérale impose la gymnastique à l’école
A gauche, au fond de la photo, on voit également la salle de gymnastique. Celle-ci a été construite après l’école, en 1882. Elle répond à la loi fédérale de 1874 qui impose la pratique de la gymnastique dans les écoles. Réalisée par l’architecte de la ville Georges Habicht, il s’agit de la plus ancienne salle de gym encore existante à Genève, avec celle de l’école de la rue Ferdinand-Hodler, conçue en même temps par le même architecte.
Elle se démarque du bâtiment principal par son style d’inspiration industriel, exprimé par la prédominance du bois et de la brique, alternant avec de la pierre. Il est ainsi signifié que sa fonction est moins noble que celle du bâtiment principal. Son aspect fait également écho à celui de l’école des arts appliqués qui lui fait face, de l’autre côté de la rue de la Servette. Pour respecter la ségrégation des sexes, la salle est dotée de trois entrées, la première pour les garçons, la deuxième pour les filles et une troisième pour les sociétés locales, sur la rue de la Servette, autorisant l’accès en dehors des horaires scolaires. Le fait qu’elle soit placée dans le préau des garçons trahit certainement l’idée que l’activité physique leur soit destinée en premiers plutôt qu’aux filles.
Cette salle de gymnastique a vécu encore un épisode spectaculaire en 2006. Elle a en effet été déplacée de quelques mètres en direction du sud-est. Ce déménagement a été opéré par ripage, sur des rails avec des vérins, afin de permettre un élargissement des voies de chemin de fer, en vue de la réalisation du CEVA.■
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Le 9 novembre 1932, à Genève, la troupe tire sur la foule, causant la mort de 13 personnes et en blessant 65 autres. Cette intervention meurtrière, la pire impliquant l’armée suisse au XXe siècle, suscite une vague d’indignation en Suisse et dans toute l’Europe. Le correspondant du Manchester Guardian, cité par l’historien Pierre Jeanneret s’indigne : «Dans ma longue expérience, je n’ai pas eu connaissance d’un cas où l’on a tiré sur la foule avec aussi peu de raisons. Bien plus, sans raison aucune». Mais comment en est-on arriver à un tel drame?
Envoyé sur les lieux après la fusillade, Marcel Tamini (1911–1988), jeune soldat valaisan, témoigne de cet épisode tragique dans une carte postale envoyée à sa famille. Il apparaît toutefois peu concerné par le sort des victimes de l’armée. «Tout va bien pour le moment. J’ai été sentinelle dans un coin de rue de hier soir à ce soir, mais tout est calme, sauf qu’une femme m’a tiré la langue en me disant “assassin”. Cela a fort amusé mes copains et moi-même. Je crois que nous rentrerons sous peu. Ce soir nous cantonnons à Cologny le village est gai et les gens très aimables.»
Issu d’un canton catholique, rural et conservateur, le jeune Tamini montre peu d’empathie pour les manifestants genevois. Au contraire. A la même époque, il est en effet engagé à la Jeunesse catholique de Saint-Léonard, dont les sympathies vont à l’Italie mussolinienne (La Patrie valaisanne, 23.2.1932).
Quelques jours plus tôt, l’Union nationale, un parti d’extrême-droite dirigé par Géo Oltramare (1896–1960), avait appelé à une «mise en accusation publique» de deux dirigeants socialistes, Léon Nicole (1887–1965) et Jacques Dicker (1879–1942) le 9 novembre 1932. Fondée sur le modèle des procès publics lancé dans l’Allemagne nazie, la charge est extrêmement violente. Un tract cité dans Le Temps des passions appelle même au meurtre: «L’immonde Nicoulaz, le juif russe Dicker et leur clique, préparent la guerre civile. Ils sont les valets des soviets. Abattons-les ! A bas la clique révolutionnaire.»
Devant la virulence de l’attaque, le Parti socialiste et les organisations ouvrières tentent de faire interdire le meeting, ce que le Conseil d’Etat refuse. Ils appellent alors la classe ouvrière genevoise à se mobiliser pour empêcher la manifestation de l’Union nationale. Gustave Berger (1911–1998), jeune militant syndicaliste, faisait partie de ceux qui se sont infiltrés dans la salle communale pour tenter de perturber le meeting. Démasqué, il se fait frapper et mettre dehors: «A peine entré j’ai été repéré par le chef des lascars. Il m’a fait corriger propre en ordre et j’ai fait une sortie à plat ventre ! Il y avait des flics qui étaient devant la porte. Ils m’ont pris par-dessous les bras et ils m’ont foutu au-delà de la chaîne».
Les soldats se glissent en file indienne
Devant la salle, dans la rue de Carouge, des milliers de manifestants se sont rassemblés en une foule compacte que les policiers tentent de repousser derrière des chaînes scellées de part et d’autre de la rue. Dépassée, la police est bientôt rejointe par l’armée qui se glisse en file indienne (!) dans la foule. Bientôt, les soldats sont pris à parti, désarmé et appelé à fraterniser avec la foule. Des fusils et des casques sont brisés. Quant aux officiers, il semble avoir été spécialement visé. Le lieutenant Burnat qui commandait la compagnie affirme dans Le Temps des passions : «lorsque nous étions totalement engagés dans cette foule, nous avons été attaqués par de petits groupes de 4 ou 5 personnes. J’ai été le plus malmené. On m’a arraché mon casque, mon arme, déchiré ma tunique.»
Les soldats vont alors se replier vers l’ancien Palais des expositions, à l’emplacement de l’actuelle esplanade d’UNI Mail. La foule les suit, certains les invectivent. Rassemblée devant le mur du bâtiment, la troupe se sent acculée. Les officiers somment la foule de se disperser, mais nul ne semble comprendre l’injonction et personne ne bouge.
Le lieutenant Burnat donne alors l’ordre de tirer. Le bilan est lourd: 13 personnes meurent et 65 sont blessées, parmi lesquelles de nombreux badauds. Le jeune Georges Haldas, qui accompagnait son père à la manifestation de l’Union nationale, rend compte du tumulte qui régnait alors: «Ici, brusquement, après une grande confusion, première trouée dans le brouillard : une sonnerie de clairon. Mais dont je ne me suis souvenu, à vrai dire, que par la suite. Seconde trouée : un éclair. Suivi d’un tac-tac-tac assez léger et inoffensif en apparence. Quelqu’un rigola : – Ils tirent à blanc ! Troisième temps : je ne sais plus rien, je n’entends rien des hurlements y qui paraît-il, ont été poussés à cet instant. Je ne vois même pas tomber les gens dont on va me dire, tout de suite après, qu’il y s’affaissaient, autour de nous, sous les balles.»
Après la fusillade, la plupart des manifestants se dispersent. Quelques centaines de personnes défilent en ville durant la soirée, chantant l’Internationale, scandant des slogans dénonçant les «assassins !». De son côté, le Conseil d’Etat prend des mesures visant à garantir l’ordre public. Il fait arrêter plusieurs socialistes, dont Léon Nicole pour «atteinte à la sécurité de l’Etat, excitation à la révolte et outrage aux agents». Il déploie également des troupes en ville.
Le bataillon du régiment valaisan en renfort
Les organisations ouvrières décident alors la tenue d’une grève générale de protestation le samedi 12 novembre, jour de l’enterrement des victimes de la fusillade. Le 11 au soir, le Conseil d’Etat demande aux autorités fédérales l’envoi de renforts pour épauler les troupes genevoises. Le bataillon du régiment d’infanterie de montage 6 de Marcel Tamini, cantonné à Sion, est alors dépêché à Genève. Parti dans la nuit, il arrive au bout du lac le 12 au matin. Il sera chargé de protéger les bâtiments publics et de maintenir l’ordre. Avec le temps, la rumeur laissera entendre que ce sont les soldats valaisans, et non les genevois, qui ont fait feu sur les manifestants bien qu’ils soient arrivés sur les lieux plus de 48 heures après les événements.
Rares ont été les militaires qui ont refusé de marcher contre les manifestants. L’un d’entre eux, Maxime Chalut, un militant socialiste genevois, a témoigné à plusieurs reprises de son engagement, notamment pour Le temps des passions. Conscient de la gravité de la situation et soucieux de ne pas des trouver du mauvais côté de la barricade, il sort du rang lorsque son école de recrues, basée à Lausanne, est appelée à intervenir à Genève. «On nous a déclaré que la révolution avait éclaté à Genève et que nous allions avoir un service particulier à accomplir, puis on nous a retiré nos cartouches à blanc pour les échanger contre des cartouches à balles. Le colonel Lederrey, commandant de l’école, nous a ensuite réunis et répété que la révolution avait éclaté à Genève, que dès cet instant nous étions sacrés soldats et qu’à l’ordre de tirer, nous devions obéir, interdiction nous étant faite de tirer en l’air. Puis il a demandé de s’annoncer, à ceux qui ne suivraient pas les ordres de leurs supérieurs. C’est ce que j’ai fait.» Maxime Chalut sera rejoint par trois camarades qui, comme lui, seront mis aux arrêts alors que le reste de l’école se rend à Genève.
Si l’enquête sur la responsabilité de l’armée lors de la fusillade est rapidement classée, Léon Nicole et dix-sept militants, socialistes, anarchistes et communistes, sont poursuivis pour avoir provoqué les événements du 9 novembre 1932. Leur procès aura lieu en mai 1933 devant les Assises fédérales. Sept d’entre eux sont condamnés à des peine de quelques mois de prison pour avoir incité et participé à la manifestation. Nicole, condamné à 6 mois, est le plus lourdement condamné.■
Témoins
Gustave Berger, cité par Christiane Wist, Des anciens du bâtiment racontent … la vie quotidienne et les luttes syndicales à Genève, 1920–1940, Collège du travail, Genève, 1984 , p. 117 Raymond Burnat et Maxime Chalut, cités par Claude Torracinta, Le Temps des passions. Genève 1930–1939, Tribune Editions, Genève, 1977. Georges Haldas, Boulevard des Philosophes, L’Age d’Homme, 2009, p. 197 (1ère éd. 1966)
Références
Jean Batou, Quand l’esprit de Genève s’embrase. Au-delà de la fusillade du 9 novembre 1932, Lausanne, Éditions d’en-bas, 2012 Pierre Jeanneret, « A Genève, le 9 novembre 1932 : la fusillade de Plainpalais », Passé simple no 1, janvier 2015
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Scène de brocante champêtre ? Non, ce sont bien des matelas et des couvertures qui jonchent le sol, empilés à la hâte. Que s’est-il donc passé ?
Nous sommes à Villars-sur-Ollon, en 1921. Les milieux hôteliers desserrent un peu le nœud qui les a pris à la gorge depuis l’éclatement de la Grande Guerre : les touristes reviennent, enfin ! L’été est chaud, l’air est sec. Si sec que certaines municipalités décident d’interdire les feux de joie qui devaient illuminer les villages pour la fête nationale, le soir du 1er août. Dans la nuit précédant les célébrations, l’irréparable survient au Grand Hôtel de Villars, témoin élégant des années fastes de la Belle Époque. Vers minuit, un incendie se déclenche. Les flammes s’empressent de dévorer boiseries et papiers peints. Elles sont gourmandes. Insatiables. Très vite, l’alarme est donnée. Et c’est la panique.
Terrifiés, les hôtes et les membres du personnel se pressent à la sortie. Certains d’entre eux parviennent à sauver leurs affaires, en les jetant par les fenêtres. Les pompiers accourent. Hélas, ils manquent d’eau et leur matériel n’est pas adapté pour combattre un incendie de cette ampleur. Ils évitent pourtant le pire, en abattant les sapins qui s’élèvent autour de l’hôtel et que les flammes ne tardent pas à lécher, en lorgnant déjà les bâtiments les plus proches. Cette nuit-là, Villars aurait bien pu se transformer en immense brasier.
Au petit matin, alors que les ruines de l’hôtel fument encore, un petit air de fin du monde plane sur le village. Dans cette affaire, aucune victime. Mais les pertes matérielles sont importantes, particulièrement pour cette dame qui aurait oublié ses bijoux dans sa chambre. Leur valeur s’élèverait à 35’000 francs. Le Grand Hôtel n’a jamais été reconstruit.■
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Près de 40’000
personnes se pressent dans les rues de La Chaux-de-Fonds dans une ambiance animée
pour cette 5ème édition de la Braderie. Le fameux «Pod», artère principale de
la ville, grouille de monde venu assister au clou de la fête ce dimanche 13
septembre 1936. Sur les pavés défilent une Marquise aussi bien qu’une Jeune
Paysanne, et Carmen l’Espagnole y côtoie la Tonkinoise, ou encore Argentina. On
y admire également Rumba, Valse, Menuet et Tango. Mais qui sont ces créatures vêtues
de toilettes fantasques et de chapeaux délicatement ouvragés ? Et pourquoi leur
passage ne fait-il pas entendre un bruissement de soie ou de crinoline, mais un
froissement de feuilles ?
Il s’agit d’un concours de costumes en papier, organisé pour la première fois cette année, et qui sera réédité en 1949. Pour concevoir leurs originales créations, soixante concurrentes ont patiemment collecté des pages de journaux, des bulletins électoraux, des affiches ou même des timbres-poste. Ces demoiselles ont ciselé mots, motifs et caractères avec doigté avant de les assembler avec imagination pour se vêtir. On les voit ici déambuler avec grâce, comme dans un défilé de mode poétique et décalé.
Le journal «L’Impartial» découpé pour en faire des pantalons et un corsage
L’une des concurrentes a découpé pas moins de 6000 titres du quotidien local L’Impartial «pour s’en faire des pantalons et un corsage la moulant à ravir», rapporte ce même journal dans son compte-rendu le lundi suivant. Est-ce Betty, apprentie couturière âgée de 17 ans, ici à l’avant-plan avec sa création «Tango» constellée de ces mêmes caractères d’imprimerie ? Difficile à établir avec certitude, mais elle est en tout cas l’une des rares participantes ayant choisi de confectionner un pantalon. Sa tenue est étonnamment moderne, commente aujourd’hui avec admiration sa belle-fille Claire Bärtschi-Flohr. La troisième jeune fille arborant un ample chapeau sur la photo est Jeanne Jacot, dite Jeannette.
Jeanne et Betty font partie de la même classe de couturières. «Une excellente copine qu’elle a eue toute sa vie. Elles se voyaient encore quand elles étaient âgées», raconte Claire Bärtschi-Flohr. Et de préciser que sa famille était d’ailleurs ravie de pouvoir compter sur l’habileté de couturière de Betty. Au fil des années, régulièrement, «ses belles-soeurs lui demandaient de leur faire des vêtements plus ou moins gratuitement, et ça la rendait folle».
Ces photos ont été trouvées après le décès de Betty. Ses descendants n’ont pas eu l’occasion de parler de ce concours avec elle. Nous ne saurons donc pas si, la veille au soir après la présentation des costumes au jury dans la salle communale, elle a dansé au bal qui «fit jusqu’au matin tournoyer les couples aux sons des musiques endiablées», comme le décrit L’Impartial au sortir de ce week-end festif. Elle figure en tout cas parmi les lauréats.
Des bulletins politiques entre les coutures
La robe en papier, «peut-être la robe de crise par excellence», philosophe L’Impartial à l’époque. Les organisateurs voient dans ce concours l’occasion de montrer les capacités artisanales des Chaux-de-Fonniers, eux dont on dit alors qu’ils se relèvent difficilement du marasme économique. Voilà qui met du baume au cœur: rivaliser tout de même avec les plus délicats modèles des ateliers de haute couture parisiens, à force de débrouillardise, de savoir-faire et de bon goût. «Comment aurions-nous cru qu’on put habiller si joliment la femme avec ces feuilles de papier que les journalistes s’entendent à barbouiller chaque jour ?», s’enthousiasme L’Impartial. De son côté, le vice-président de la braderie ironise sur la «magnifique leçon de tolérance» que de voir les bulletins des partis politiques les plus opposés se marier pour une fois admirablement sur telle ou telle robe.
C’est d’ailleurs la crise économique qui est à l’origine de la création de la Braderie en 1932, dans le but de redonner du souffle à la cité du haut du canton de Neuchâtel. La ville compte alors des milliers de chômeurs, et les commerçants gardent sur les bras une grande quantité de marchandises invendues. Cette foire leur permet d’écouler leurs produits lors du grand déballage du dimanche sur les trottoirs. Quant aux ouvriers, ils peuvent ainsi faire des emplettes à prix plus doux. S’y ajoutent les défilés de sociétés locales, de chars décorés et de costumes traditionnels. On mange, on boit et on fait la fête dans une grande liesse populaire. La Braderie attire les foules encore aujourd’hui. Elle a été enregistrée au patrimoine immatériel des traditions vivantes de Suisse en 2018.■