Que savons-nous du catch en Suisse romande? Pas grand-chose, il faut l’avouer. Pourtant le catch, ici, a une histoire (récente), grâce à l’initiative de quelques passionnés parmi lesquels Adrian McLeod, auteur de ce texte publié en mars 2012 sur notreHistoire.ch et que nous reprenons dans notre rubrique Témoignage et récit (le titre et les intertitres sont de la rédaction).
Tout débute avec un match exhibition – un véritable succès – réalisé en 2004 par les deux créateurs de la Fédération, Adrian Johnatans et Heinrich van Richter. Des amis souhaitent les rejoindre et une petite salle d’entraînement est improvisée à Lausanne dans un sous-sol avec des tatamis et quelques haltères. La Swiss Power Wrestling (SPW) se dote d’une petite équipe et s’applique à créer des personnages qui peuvent donner lieu à des matchs intéressants. Un ring est construit et des shows commencent à apparaître, alors nommés Doom’s Day.
De 2004 à 2005 le roster de la SPW continue à s’agrandir et grâce au bouche à oreille de plus en plus de personnes se rendent aux shows, l’affluence moyenne ne dépasse toutefois pas les 35 spectateurs, avec quelques piques d’une cinquantaine ! L’année suivante, en décembre 2006, la SPW revient à ses origines et organise une fois encore un match exhibition pour une fête scolaire, cette fois un record est battu, avec 250 spectateurs et beaucoup de sang versé. Le show est appelé Christmas Chaos !
En mai 2007 la SPW a une nouvelle occasion de présenter un match exhibition, cette fois lors du festival international Balélec à Lausanne, une centaine de personnes s’amassent autour du ring et la fréquentation du site web grimpe en flèche. Cette année-là, le show annuel unholy freedom est organisé avec la célèbre salle le Romandie et le record suisse d’affluence à un show local est battu, avec plus de 500 personnes présentes ! La SPW se médiatise beaucoup à cette occasion en passant dans quelques journaux et magazines, ainsi que sur la télévision lausannoise TVRL.
Quelques temps après, un magazine est créé, baptisé SPW Powermag, tout premier (et seul) magazine suisse dédié au catch et, au passage, la SPW devient l’une des seules fédérations européennes à posséder son propre magazine. Le numéro 0 n’a que 8 pages, mais il permet à la SPW de faire un deal avec la WWE pour leurs dates suisses, le logo du magazine apparaît même sur les affiches officielles ! De plus, la WWE se base sur la connaissance des dirigeants de la SPW et des fans de Suisse romande qui leurs ont conseillé d’ajouter une deuxième date à leur passage, en venant à Genève, alors que la WWE ne souhaitait organiser qu’une date en Suisse, à Zurich, pour chaque tournée européenne.
Une reconnaissance de la Ville de Lausanne
En parallèle, la SPW Academy se développe, reçoit une aide financière de la Ville de Lausanne et s’installe dans un dojo dans les hauts de Lausanne. En 2008 un nouveau ring est acheté et les élèves sont au nombre de 25. Cette même année le roster de la SPW est doté de 38 catcheurs, Suisses et internationaux confondus.
Une nouvelle série de petits shows réguliers est mis en place au dojo de la SPW, appelés Saturday’s powerslam fest avec des storylines plus poussées. Le nombre d’élèves de l’Academy continue à grimper, mais en été 2008 tout s’arrête lorsque des sommes d’argents disparaissent… obligeant Adrian Johnatans à renoncer à son dojo et à fermer son école.
Du jamais vu dans la Broye
En mai 2009, la SPW revient et de nombreux shows sont organisés jusqu’à la fin de l’année, lors du show SPW retribution où une importante feud (une rivalité) née entre The Ooggy Dog et The British Stallion. L’année suivante, en février, la SPW passe un accord avec le taco’s bar – où plusieurs shows ont déjà été organisés – pour des shows mensuels. Cette série est appelée Wednesday Warzone et elle connaît un franc succès avec une affluence moyenne de 100 personnes !
Les storylines sont de plus en plus sérieuses et la feud entre le Stallion et Ooggy Dog continue jusqu’en juin 2010. En parallèle, de plus gros shows sont organisés, notamment au Giron de la Broye, mais le record de 500 personnes n’est jamais battu !
En 2011, la SPW continue la série des warzone, avec un nouveau site web, un bon roster. De plus ses catcheurs sont de plus en plus connus sur la scène européenne !
Une Académie sur les bords de la Sarine
La SPW-Academy a été créée en 2006 par le British Stallion, et il a entraîné la plupart des catcheurs actuellement en activité en Suisse Romande. En 2010, il aide l’un de ses anciens élèves à fonder une école de catch dans le canton de Fribourg, l’AWF pour American Wrestling Fribourg qui devient le premier territoire externe de la SPW.
En 2011, il fonde une école de catch à Genève, à la demande de la municipalité.
Avec un total de 3 territoires actifs, une fan-base de plus en plus grosse, un web show, 2 rings, 3 entraîneurs, 16 catcheurs, 70 alumnis et un grand nombre de « première fois », tel que le premier Ladder match de Suisse, le premier TLC de Suisse, le premier tournoi Street Fight, ainsi que le record jamais battu de 500 personnes, la SPW peut fièrement se déclarer leader du catch suisse ! ■
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