L'Inédit

par notreHistoire


Un mur devient musée

A Berlin, l'ancien "Mur de la honte" se métamorphose en East Side Gallery.

Coll. archives de la RTS/émission Le Journal-novembre-2008/notreHistoire.ch

Journaliste de presse écrite et de télévision, Marc Schindler évoque ses souvenirs de Berlin, mais un Berlin d’avant la chute du Mur, un Berlin ville-monde qui était, si justement, le symbole de la Guerre froide. La première fois qu’il franchit le Mur pour aller en Allemagne de l’Est, c’était en 1963… Accompagné d’un document d’archives de la RTS, son récit a été publié sur notreHistoire.ch (le titre et les intertitres sont de la rédaction).

« Je n’étais pas là, le 9 novembre 1989, quand le Mur de Berlin s’est ouvert. J’ai suivi l’événement à la télévision, comme des millions de gens dans le monde. Mais je garde du Mur des souvenirs qui m’ont marqué.
La première fois que je franchis le « Check Point Charlie », c’était en mars 1963, deux ans après la construction du mur. La Gazette de Lausanne m’avait envoyé en reportage à la foire de Leipzig, en Allemagne de l’Est. Avant de m’y rendre, j’avais pris rendez-vous à Berlin-Est avec un fonctionnaire du ministère de l’Economie. Il avait neigé sur Berlin, ensevelie sous 50 cm. de neige. Je suis arrivé le soir au seul point de passage pour étrangers vers Berlin-Est, avec ma valise et ma machine à écrire. Je revois encore la baraque des Vopos, le guichet où un fonctionnaire impassible vérifiait votre visa en scrutant trois fois votre visage – d’abord le front, puis les yeux, enfin le menton. Puis, le coup de tampon libérateur : bienvenue en RDA ! En réalité, les journalistes étrangers étaient juste tolérés, pour glorifier la patrie des travailleurs. Sous la neige et dans le froid, j’avais un sentiment étrange, comme dans L’espion qui venait du froid, le roman de John Le Carré. J’avais demandé au Vopo où trouver un taxi. Il avait ricané : pas de taxi. Alors, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai sorti un billet de 20 DM et lui demandai de me commander un taxi. Il empocha mon argent en se demandant qui était ce type qui osait donner des ordre à un policier est-allemand. Le lendemain, j’embarquais sur un avion est-allemand qui amenait les hommes d’affaires et les journalistes de l’aéroport de Schönefeld et Leipzig.

A quelques mètres de Richard Nixon

Ma deuxième visite au Mur de Berlin, c’était en février 1969. Pour la Télévision suisse, je couvrais la visite du président Richard Nixon. Nous étions une centaine de journalistes : les stars, les correspondants à la Maison-Blanche, qui suivaient le président en avion spécial; et les autres, entassés dans la caravane de bus, qui se bousculaient pour prendre la photo de Nixon devant le Mur. J’avais réussi à me glisser près de la limousine présidentielle, à quelques mètres des agents du Secret Service. A la Postdamer Platz, Nixon est sorti de sa voiture, maquillé comme un comédien, le sourire figé. Il avait grimpé les quelques marches pour regarder par dessus le mur. Des centaines de journalistes et de cameramen immortalisaient l’événement. Le souvenir que j’en ai gardé, ce sont les Vopos du côté est, qui photographiaient le président américain ! Le mur était omniprésent à Berlin. On allait voir les rues aux fenêtres bouchées, les points de passage, le monument aux morts soviétiques, le Reichstag. Je pensais que le mur était là pour plusieurs générations.

Troisième visite, en 1980. Avec le réalisateur Michel Heiniger, nous avions obtenu un visa d’une journée pour visionner un film de propagande de Leni Riefenstahl, la cinéaste d’Hitler, sur l’armée allemande, Tag der Freiheit : Unsere Wehrmacht (1935), dont une des seules copies se trouvait aux archives films de la RDA, à Postdam. Il fallait un visa pour quitter Berlin-Est et se rendre à Postdam, à 17 km. Nous avions rendez-vous avec le chef du Filmarchiv der DDR, dans une maison de campagne. Une fonctionnaire avait apporté comme un trésor une bobine de film 35 mm. inflammable. Après visionnement, nous avions demandé une copie de quelques minutes. Pas de problème, mais on nous avait soumis un document juridique que nous avions dû signer : ce film de propagande appartenait à la RDA et nous nous engagions à refuser toute demande de Leni Riefenstahl à faire valoir ses droits.

Enfin le Mur est tombé!

Dernière visite, en 1990. Pour le magazine économique de la Télévision romande, nous avions réalisé une enquête des deux côtés, en République fédérale et en RDA, quelques semaines avant la Wende, le tournant de la réunification. A Karl-Marx Stadt, l’ancienne Chemnitz, j’avais loué une voiture pour rejoindre mes collègues à la Porte de Brandebourg, à Berlin. Sur l’autoroute où ma vieille Ford doublait les Trabant poussives qui crachait noir, je m’étais arrêté dans un Imbiss pour boire une bière. J’avais remarqué que les clients me regardaient d’un drôle d’air, avec ma veste de cuir et mes lunettes de soleil. Plus tard, on m’expliqua : c’était la tenue des agents de la Stasi, la redoutable police secrète.
C’était la première fois que je voyais le mur du côté Est. J’avais longé le mur où on avait enlevé les miradors, les chevaux de frise et les fils de fer barbelés qui avaient tué tant de Berlinois voulant fuir Berlin-Est. A la Porte de Brandebourg, un Vopo m’avait refusé le passage, malgré mon visa pour la RDA. J’avais dû insister pour passer à Berlin-Ouest. C’était la fête et le marché aux souvenirs. On vendait des morceaux du mur dans des sachets plastique, des décorations des Vopos, des casquettes d’officiers soviétiques. Le soir, pour rentrer à mon hôtel à Berlin-Est, j’avais pris un taxi à l’ouest. Mais il ne connaissait pas les noms des rues, ses clients ne lui demandaient jamais d’aller à Berlin-Est.
Je ne suis plus retourné à Berlin, mais j’ai envie d’aller voir ce qu’est devenue cette ville divisée pendant 28 ans par un mur de 43 km. qui coupait en deux les rues, les maisons et les familles. Le Mur n’existe plus, il ne reste que quelques sections laissées en souvenir et classées monuments historiques. Mais, pour des millions de gens, le souvenir immortel de la chute du mur de Berlin, restera l’image du grand violoncelliste russe Rostropovitch jouant une partita de Bach devant le Mur.»■

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A consulter également sur notreHistoire.ch

Berlin en vidéo, une série de documents de la RTS couvrant les années 1960 à 2000.

Gustave Roud photographié par Simone Oppliger, Lausanne 1974

Coll. Mémoires d'ici, Fonds Simone Oppliger/notreHistoire.ch

Lorsque Gustave Roud, écrivain-photographe, est portraitisé par Simone Oppliger, photographe-écrivaine, cela provoque une étincelle de franchise.

L’appareil sensible de Simone Oppliger regarde juste, droit dans les yeux, vers l’humain. Ce sera le style Oppliger. Un style humaniste. Gustave Roud n’est pas traqué sous son objectif mais pris sur le vif. Un instant-décisif qui est aussi de l’ordre de la poésie. Notre époque l’a oublié ; elle qui se vend au style conceptuel et froid. Déshumanisant.

Celle qui, comme l’écrit son mari le journaliste Jacques Pilet, « savait saisir l’intensité du présent » révèle un regard d’une extrême fragilité, presque hagard et tétanisé de Gustave Roud. Est-ce la proximité avec la mort qui lui donne cette intensité?

La photo a été prise en 1974, chez lui, dans la demeure familiale de Carrouge dans le Haut-Jorat, petit bourg de la campagne vaudoise. Il mourra deux ans plus tard. Seul. Comme il a toujours vécu. Cette maison, il la partageait avec sa soeur Madeleine, décédée en 1971.

Lumière naturelle, faiblement éclairée, un arrière-fond noir, très contrasté qui fait émerger de cette obscurité le visage cisaillé de Roud. Un visage marqué, d’une beauté presque féline, apeuré. On y lit une délicatesse extrême et une retenue qui s’est insufflée dans son style.

La maison de Carrouge ; il ne l’a jamais quittée. Ecrivain-poète, hanté par ces paysages du Haut-Jorat qu’il a tant aimés, Gustave Roud fait don d’une oeuvre poétique majeure qui le place parmi les plus grands auteurs de langue française de la littérature contemporaine.

L’écrivain reclus, en retrait des mondanités littéraires, nouera des liens précieux et sincères avec toute une génération de nouveaux auteurs qui se réclameront de son héritage. Des géants comme Maurice Chappaz ou Jacques Chessex seront des proches. Une oeuvre épistolaire d’envergure émergera entre eux et Gustave Roud. Elle sera éditée et publiée. La filiation littéraire et artistique perdure et ne meurt pas.■


A consulter également sur notreHistoire.ch

La galerie rassemblant les portraits de Gustave Roud par Simone Oppliger.
En novembre 1965, Gustave Roud reçoit chez lui Guy Ackermann et Michel Soutter pour l’émission Personnalités suisses de la RTS
Maurice Chappaz évoque sa correspondance avec Gustave Roud pour la RTS, en 1993.
Ecoutez le poète, une interview radiophonique de 1956

Le cercueil de l'impératrice d'Autriche quittant Beau-Rivage à Genève

14 septembre 1898, le convoi funèbre de Sissi quitte l'hôtel Beau-Rivage, à Genève.

Le 10 septembre 1898, l’impératrice Elisabeth d’Autriche – «Sissi» pour la postérité – est poignardée par un anarchiste non loin de l’hôtel Beau-Rivage, sur la rade de Genève. Anselme Murith, à la tête d’une petite entreprise de pompes funèbres fondée juste dix ans plus tôt, est chargé d’organiser le convoi, de l’hôtel à la gare de Cornavin d’où un train spécial emmènera la dépouille à Vienne. Pour la cour et le gouvernement de la très catholique Autriche-Hongrie, il n’est en effet pas question de confier les opérations aux services municipaux de la Rome protestante, ou à quelque entrepreneur calviniste. C’est donc Anselme Murith, un Gruérien devenu croque-mort à la demande et avec le soutien du Vicariat général, autorité du clergé catholique romain à Genève, qui prend toutes les dispositions pour le transport du corps.

La tâche n’est pas facile, compte tenu d’un protocole KuK, mais aussi fédéral et cantonal, très pesant. Dans l’urgence, l’entrepreneur doit prévoir la taille du premier et du deuxième cercueil, établir le trajet du cortège funèbre vers Cornavin, et surtout se procurer un matériel digne de la défunte – draperies noires ornées d’argent, caparaçons de même pour les chevaux, et voitures pour les autorités locales : bien que protestants, et laïcistes, les dignitaires de Genève ne peuvent snober la femme d’un chef d’Etat aussi colossal que l’empereur François-Joseph. Pour la première et dernière fois de sa carrière, Anselme prépare un corbillard impérial, couvert de fleurs évidemment. Le convoi défile en ville de Genève le 14 septembre, et tout se passe bien, sans faux-pas, ni offense au protocole. Témoins et historiens s’accordent pour louer la réussite du Gruérien.

L'organisation d'Anselme Murith sera louée par les témoins.

Coll. L. de Weck/notreHistoire.ch

Le cercueil de l'impératrice arrive à la gare de Cornavin flanquée d'un dais noir.

Coll R. Mesot/notreHistoire.ch

Anselme avait émigré à Genève dans les années 1870 pour gagner sa vie, ce qu’il fit d’abord comme sacristain et Suisse d’église à la paroisse Saint-Joseph, aux Eaux-Vives. La communauté catholique genevoise, minoritaire, pratiquait alors une culture diasporique de ghetto, et se plaignait de ne pas trouver chez les croque-morts de la place, officiels ou privés, assez de compréhension et de respect pour les formes liturgiques romaines. Sous l’impulsion, mais aussi le contrôle, du clergé, le sacristain des Eaux-Vives s’associa à son collègue du Sacré-Cœur ainsi qu’aux voituriers Fert et Duparc pour fonder les Pompes funèbres catholiques de Genève. Le menuisier Schroeter vint les rejoindre et, l’affaire se développant, Murith et ses partenaires ouvrirent en 1896 au boulevard des Philosophes une fabrique de cercueils qui s’imposa bientôt sur le marché. En 1898, bien sûr, les obsèques de Sissi offrirent à l’entreprise un good will incomparable.

Aujourd’hui, les Pompes funèbres Murith existent toujours à Genève. La maison a essaimé à Fribourg, où le fils d’Anselme, Auguste, menuisier de son premier métier, créa en 1916 une filiale devenue autonome.■

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A consulter également sur notreHistoire.ch

La vidéo de la RTS (1973) sur l’assassinat de l’impératrice

Balade... en camionnette_173

Coll. Claire-Bärtschi-Flohr / notreHistoirec.ch

Eté 1953, la famille de Claire Bärtschi-Flohr passe ses vacances en France. Au moment de revenir en Suisse, le 1er août, impossible de prendre le train, une grève de la SNCF bloque le pays. Mais une solution originale existe… Ce récit de Claire Bärtschi-Flohr a été publié sur notreHistoire.ch (le titre et les intertitres sont de la rédaction)

« Pendant le mois d’ août 1953, une grève des trains de la SNCF, d’une grande ampleur, paralysa la France pendant quelques semaines. Plus un train ne circulait.

Nous habitions Genève, mais nous étions, Papa, Maman, mes sœurs et moi, ainsi que notre grand-mère maternelle, en vacances à l’hôtel Primerose, à Sanary-sur-Mer, dans le Var. Cet hôtel se trouvait sur la route d’Ollioules. A l’époque, nous n’avions pas encore de voiture. Nous avons eu notre VW en 1954. Nous étions donc descendus en train à vapeur jusqu’à Marseille, gare Saint-Charles, qui est en cul-de-sac, comme chacun sait. Depuis Marseille, le train longeait les villages posés le long de la Méditerranée, La Ciotat, Cassis, Les Lecques, Bandol, Ollioules. Nos vélos nous accompagnaient dans le train. Nous les enfourchions pour faire les derniers kilomètres, la grand-mère juchée sur le porte-bagage de mon père. Le voyage en train à vapeur, toutes fenêtres ouvertes à cause de la chaleur, nous noircissait le visage, l’intérieur des narines et les vêtements. On mouchait « noir » quelques jours.

La contribution des Ateliers de Carouge

Cette année-là, notre séjour touchait à sa fin. Mon père devait reprendre son travail à Genève. Et la grève s’étendait. Après avoir débattu de la situation, mes parents se rendirent à la Mairie. Là, on pouvait se mettre en contact avec des gens motorisés qui regagnaient soit Grenoble, Annecy ou même Genève. Mes parents finirent par trouver deux places dans une voiture et remontèrent en plusieurs étapes, je crois, jusqu’à Genève. Là, mon père emprunta la camionnette de l’usine dans laquelle il était directeur technique, Les Ateliers de Carouge. Il mit la bâche à cette camionnette et redescendit avec ma mère nous chercher à Sanary. Cela leur prit quatre ou cinq jours. Que de frais d’hôtels non prévus ! A l’époque, on comptait ! Nous étions déjà des privilégiés par rapport à notre entourage. C’était peu de temps après la Deuxième Guerre mondiale.

Ma grand-mère, mes sœurs et moi, nous attendions le retour des parents à l’hôtel de Sanary. Pendant quelques jours, ce fut la grande liberté, car ma grand-mère avait beaucoup de peine à se faire obéir, la pauvre, et ne pouvait rien nous refuser. J’avais quatorze ans et j’ai pu ainsi aller danser un moment au bal du 15 août, sur les quais joliment décorés de guirlandes d’ampoules multicolores. Cela, bien sûr, sous l’oeil attentif de ma grand-mère. Mais quel souvenir inoubliable ! Quand mes parents arrivèrent avec la camionnette, nous chargeâmes les bagages et nous nous installâmes tant bien que mal à l’arrière du véhicule. Nous quittâmes l’Hôtel. Nous fîmes le voyage en deux jours. A l’époque, il n’y avait pas d’autoroutes. Nous nous arrêtâmes pour la nuit chez l’habitant, dans une vieille maison de St-Laurent-du-Pont, dont les chambres avaient des papiers peints sombres et fantasques et de grands lits un peu défoncés. Nous n’eûmes pas de peine à imaginer la présence de fantômes dans une telle bâtisse. Le surlendemain, notre vie quotidienne avait repris comme si rien ne s’était passé.

Le journal d’une grand-mère

Le texte qui suit est tiré du journal de la grand-mère de Claire Bärtschi-Flohr, retrouvé en automne 2014 (…) Sanary 13 août: Matinée passée bien tranquille sous les platanes et les figuiers. Tous les vacanciers qui ne sont pas en voiture font des projets pour rentrer car rien ne marche encore (pas de trains). Hier, 800 personnes attendaient à Nice un train qu’ « ils » devaient mettre en marche. Ils ont attendu de 2 heures de l’après-midi jusqu’à 8 heures du soir et pour finir le mécanicien n’a pas voulu partir par peur de sabotage. Je ne sais pas ce que nous ferons pour rentrer. Rester ici encore quelques jours en espérant que la grève cesse, puisque nous avons nos billets de retour payés, mais aurons-nous assez d’argent ?

14 août. Au petit déjeuner, à déjeuner, nous n’avons fait que discuter de comment nous pourrions rentrer. Albert et Renée cherchent partout une voiture, une camionnette, qui nous ramènerait chez nous. Ce soir, après avoir couru dans les agences à Sanary et à Toulon, Albert et Renée ont trouvé, à Sanary, un monsieur qui offrait deux places dans sa voiture. Après discussion, il a bien voulu changer son itinéraire et passer par Lyon. Albert et Renée partent demain matin à 5 heures en espérant trouver à Lyon un car pour Genève et revenir nous chercher avec la camionnette.

15 août. Je suis seule avec les filles. J’espère qu’Albert et Renée ont fait leur voyage : on ne peut rien savoir. Les postes téléphone, télégraphe ne marchent pas encore. La lumière manque souvent.

16 août. Nous nous sommes levées très tard. On n’a pas même pu se laver comme il faut, « ils » ont coupé l’eau.

« Albert et Renée sont de retour. Dieu soit loué »

17 août. Comme nous allions déjeuner, voici Ninon qui crie : «la camionnette!». Albert et Renée sont de retour. Dieu soit loué. Ils ont fait bon voyage et tout a bien été pour eux. Nous avons déjeuné ensemble, contentes de les retrouver. L’après-midi a été employé à faire les bagages et installer la camionnette pour le retour car il n’y a toujours pas de trains.

18 août. Déjeuner à 8 heures. Adieu à tout et tous. Départ de l’hôtel à 8 heures et demie. Nous prenons la route d’Ollioules, passons dans les gorges, toutes en contours dans les rochers et la pinède. Arrivée à Aix-en-Provence où Albert fait réparer un pneu, pendant que les filles moi nous allons acheter des petits pains et ensuite nous admirons une magnifique fontaine sur la place du Casino. Départ pour Avignon. Les routes sont belles, bordées de beaux platanes qui forment de superbes dômes de verdure. Arrivée à Avignon à midi et demie, nous admirons le Palais des Papes, un beau pont suspendu et le pont cassé. Ensuite, dîner dans un petit restaurant où nous avons bien mangé et surtout bu un vin extra. Départ pour Valence, où nous arrivons vers 5 heures. Nous avons terriblement soif. Il fait chaud : une panachée a été la bienvenue. Albert a de nouveau été chez un mecanicien pour réparer, tandis que nous attendons sur un banc, sur une belle « promenade »….. Vers 8 heures, nous arrivons, après avoir passé les Echelles dans d’énormes rochers, à St-Laurent-du-Pont, où Albert a un ami qui tient un hôtel.

Malheureusement, il n’y est plus. Mais nous étions fatigués, surtout Albert. On a soupé là et comme il n’y avait point de chambre libre dans l’hôtel, nous avons couché dans un vieux château du Moyen-Age, avec un fantôme à chaque étage. Un château qui date des Sarrasins.

19 août. Nous avons bien dormi. Avant d’aller déjeuner à l’hôtel, nous avons admiré un magnifique brochet dans un baquet d’eau. Départ par une route toute en contours. Nous avons traversé de jolis villages garnis, dans leur rue principale, d’étalages de beaux balais de toutes couleurs. C’est le pays des balais. Il y a plusieurs fabriques. Après avoir admiré le lac du Bourget et Aix-les-Bains dans le lointain et passé le tunnel routier du col du Chat long de plus de 1500 mètres, nous arrivons à Genissiaz, dîner et visite du barrage gardé par la police. Il fait très chaud. Nous reprenons la camionnette, passons à Bellegarde, au Fort de l’Ecluse et nous arrivons à l’Orangerie vers 4 heures de l’après-midi, bien contents d’arriver et d’avoir fait un si beau voyage.»■

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